jeudi 9 novembre 2017

Le sel de nos larmes de Ruta Sepetys

Suite à une récente conversation avec mon papa sur les films de guerre, j'ai eu envie de découvrir plein de nouvelles choses sur cette période. Combinez à ça une sortie à la médiathèque lors de laquelle je tombe sur un roman coup de cœur de ma copinaute Sia, portant sur le même thème... Difficile alors de revenir sans ! C'est comme ça que je me suis retrouvée embarquée dans Le sel de nos larmes, de Ruta Sepetys.

Edition : Gallimard
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 464 pages
Genre : historique, jeunesse







Synopsis :
Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.
Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
Parmi les millliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhelm Gustloff, un énorme navire promesse de liberté...

Mon avis :
Trois jours. C'est le temps qu'il m'aura fallu en période de boulot pourtant plutôt dense, pour achever ce roman, petite pépite du genre. J'avais déjà été séduite par la plume de Ruta Sepetys en la découvrant dans Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, traitant de la même période, grâce à un baby challenge.

La force de ce récit réside tant dans le fond que dans la forme. 
Dans le fond, d'abord. Le lecteur accompagne au cours de sa lecture trois jeunes adultes (18 à 21 ans, grosso modo) et une adolescente de 15 ans. Chacun d'eux porte un secret, plus ou moins lourd, plus ou moins grave... Tout ceci étant bien entendu très relatif. 
Très vite, un groupe se forme, composé de personnalités aussi disparates que touchantes : les plus charismatiques sont Joana, ancienne assistante de chirurgie reconvertie en infirmière de guerre ; Florian, restaurateur d'art apparemment chargé d'une mission très spéciale, très fermé aux autres mais qui va s'ouvrir peu à peu, et le poète, cordonnier de son état qui distille son talent à qui croise son chemin. Autour d'eux gravitent des personnages moins "présents" mais non moins touchant, forts et uniques : Emilia, l'adolescente que les horreurs de la guerre n'ont pas épargnée ; Eva, la géante à moustache ; Klaus, petit bonhomme dont la grand-mère a péri au début de cette longue marche et qui trouve en le poète un 'opi' de substitution ; et Ingrid, dont les yeux sont aveugles mais clairement pas l'âme.

Au bout de leur route, un soldat un peu spécial, Alfred. Convaincu d'être un très valeureux et méritant soldat, il a un côté assez malsain, qui m'a mise très mal à l'aise. A savoir comment ils interagiront... je vous laisse découvrir !

Lors de ce "road-trip" glacial et glaçant, rien ne sera épargné à nos protagonistes...Le froid et ses engelures, la faim et ses crampes d'estomac, la fatigue et la douleur de la marche forcée, et ce stress, permanent, entre l'approche des soldats russes et les bombes qui pilonnent les alentours... Heureusement qu'un soupçon d'humanité persiste et permet au groupe de rester soudé, autant que possible, voire de laisser naître des sentiments, quand les défenses s'abaissent... C'est joliment fait. 

Ça, c'était juste pour le fond. Pour la forme, elle est simple et efficace : des chapitres d'une ligne à quatre pages, qui s’enchaînent, qui s’enchaînent... et qu'on enchaîne, évidemment. A chaque chapitre correspond un point de vue, qui peut changer au cours d'une même scène, mais n'enlève rien à la complexité et la richesse du moment. Le rythme accélère à mesure qu'on approche du dénouement, et il devient alors très difficile de lâcher la triste troupe.

Boulet que je suis, j'ignorais le sort du bateau et je n'ai pas du tout percuté en voyant la couverture, j'ai donc découvert la triste issue en tournant les dernières pages. En effet, pour diverses raisons historiques que vous pourrez découvrir grâce aux sources citées en fin d'ouvrage, le Wilhelm transportant 10000 passagers pour une capacité de 1500 personnes, n'a pas connu la notoriété du Titanic, pourtant bien loin d'avoir fait autant de morts...

Un petit mot sur l'auteur, pour terminer. Touchée de près par la Seconde Guerre Mondiale, puisque ses parents lituaniens se sont réfugiés aux Etats-Unis à cette période, c'est une petite cousine qui est venue lui narrer l'histoire du Wilhelm, sur lequel elle devait embarquer...

N'hésitez pas à aller découvrir l'avis de Sia par ici. Vous y trouverez en bonus, si le sujet vous intéresse, une interview de l'auteur et un documentaire sur le trop peu célèbre navire !

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