dimanche 18 mars 2018

Memorex de Cindy van Wilder

Suite à la découverte de Mulberry tree, et à quelques échanges avec l'autrice Cindy van Wilder, adorable au demeurant, me voilà lancée à la découverte de sa bibliographie. C'est aujourd'hui de Memorex que je viens vous parler.

Année de parution : 2016
Nombre de pages : 399 pages
Genre : jeunesse, thriller, SF
Edition : Gulf Stream







Synopsis :
2022. Cela fait un an que la vie de Réha a basculé. Un an que sa mère est morte dans un attentat contre sa fondation, Breathe, qui promeut un art contemporain et engagé. Un an que son père, un scientifique de génie, ne quitte plus Star Island, l'île familiale. Un an qu'Aïki, son frère jumeau, son complice de toujours, s'est muré dans une indifférence qui la fait souffrir. Le jour de ce sinistre anniversaire, la famille est réunie sur l'île : c'est le moment de lever les mystères, les tabous, les rancoeurs que Réha ressasse depuis un an. Au coeur de l'énigme : Memorex, la multinationale pharmaceutique de son père, ainsi que ses expérimentations sur la mémoire. Des expérimentations qui attisent les convoitises de personnages puissants et sans scrupules, prêts à tout pour accomplir leurs rêves les plus fous.

Mon avis :

C'est d'abord un objet étrange, ce roman à la couverture d'un vert pétant, qui a attiré mon attention. C'est à ça qu'on reconnait la collection Electrogène, et je dois dire que passé l'étonnement (et quelques râleries, je reconnais), j'ai pris goût à ces tranches reconnaissables entre mille. C'est frais, c'est différent, j'aime ça. Fin de la parenthèse défilé de mode dans ma bibliothèque.

Ce livre est découpé en trois parties aisément identifiables, qui s'enchaînent à un train d'enfer tant le livre est prenant. Un seul tome, alors il faut accrocher le lecteur de suite. Et ça fonctionne : c'est concis, précis, on va directement à l'essentiel. Les points de vue alternent, avec même une variation de police de caractère - l'une classique, l'autre froide (et bien choisie !) - ainsi que le cadre temporel, pour un rendu plutôt pêchu.

Pourtant, rien n'est négligé. Dans le premier tiers, on découvre une relation fraternelle gémellaire qui, de fusionnelle, semble devenue compliquée. Réha, la frangine, est torturée par le changement d'attitude de son frère qu'elle ne reconnait plus, par un amour impossible, et par l'attitude incompréhensible de sa tante. Aiki, lui, a radicalement changé d'attitude ces derniers temps. Plutôt raisonnable et chaleureux, il est devenu hautain et distant, coqueluche de ces demoiselles. Il faut dire qu'après avoir perdu leur mère dans un attentat, les deux adolescents ont de quoi être déstabilisés. Ils ne sont pas aidés dans cette épreuve par leur père, un self-made man à la tête d'un puissant groupe pharmaceutique, qui ne parait pas avoir beaucoup de points communs avec feue leur maman, plutôt axée humanitaire et résolument le cœur sur la main.
Tous deux évoluent dans une école élitiste très huppée, dans laquelle les apparences sont primordiales... et on se doute qu'elles vont être mises à mal au fil de l'histoire. 

Lorsque les vacances arrivent, les jumeaux se retrouvent sur l'île où ils ont grandi, en compagnie de la petite amie d'Aiki. Et là, le moins qu'on puisse dire, c'est que tout s'accélère. Sur une courte période de temps, et sur une île minuscule, on assiste à un huis clos haletant dans lequel les rebondissement se succèdent et saisissent le lecteur en plein vol. Difficile de distinguer le bien du mal, les intentions de chacun... 

Puis le dénouement arrive, c'est l'heure des choix. Et le moment de nous confronter à des considérations éthiques. De nous faire réfléchir sur ce qui est techniquement possible et humainement acceptable. Sujets terriblement d'actualité en ce moment-même, où se déroulent en France les concertations citoyennes des états généraux de bioéthique ! Comment faire la part des choses entre ce qui va aider notre espèce et la compromettre ? Comment concilier avancées technologiques, éthique, et histoires de gros sous ? 
Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre, et je trouve ça chouette de les voir abordées dans un roman jeunesse !

En résumé ? Memorex, c'est un one-shot estampillé thriller jeunesse, mais qui a également tout du roman d'anticipation. Pas l'anticipation lointaine qui n'a rien pour nous toucher, mais plutôt de celle qui nous fait frissonner tant elle est proche et plausible. Il en résulte un page-turner diablement efficace qui nous entraîne toujours plus loin dans la complexité des esprits humains en ce qu'ils ont d'ambivalents.
Un seul regret pour moi : j'aurais adoré savoir ce que devient un des personnages par la suite. Alors, si l'autrice venait à passer par ici, peut-être qu'elle pourrait me dire discrètement ce qu'il en est ? Promis, je serai muette comme une tombe !

2 commentaires:

  1. Ho, je suis contente qu'il t'ait plu ! J'ai trouvé également que le roman tenait vraiment de l'anticipation et, comme toi, je l'ai lu d'une seule traite :) (dans un train si ma mémoire est bonne)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, je ne t'ai pas rendu hommage dans cet article, mais devine où j'ai piqué l'idée! :P
      C'est marrant, moi aussi j'en ai lu une grande partie dans le train. Et un peu partout pour le reste, parce qu'une fois commencé, il fallait absolument que je continue !

      Supprimer