jeudi 2 novembre 2017

La servante écarlate de Margaret Atwood

S’il est une série qui fait grand bruit en ce moment, c’est bien The Handmaid’s Tale. Produite par Hulu, et primée par pas moins de 6 Emmy Awards, elle est l’adaptation d’un roman de Margaret Atwood datant des années 1980, La servante écarlate… 

Edition : Robert Laffont
Année de parution : 1985
Nombre de pages : 510 pages
Genre : science-fiction











Synopsis

Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré. L'Etat, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Evangile revisité. Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues. L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom. Une œuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.


Mon avis

Étrange sentiment que celui qui me reste après avoir tourné la dernière page de ce roman. En effet, certains aspects m'ont clairement plu, par le côté glaçant de la société dans laquelle nous sommes projeté·e·s. Une société de femmes objets, dont la seule fonction est la reproduction. Privées de tous leurs droits les plus basiques, elles sont éduquées pour les plus âgées, élevées pour les plus jeunes, à cette unique fonction. Les autres, qui ne sont plus bonnes à faire des enfants, sont embauchées pour s'occuper des premières, et surtout des puissants qui se refilent l'incubateur quand il n'y en a plus besoin.
Pas question pour elles de se promener librement, de lire ni même de discuter avec les copines. Et ces manques se ressentent chez Defred, potentielle future mère porteuse que nous suivons dans cette histoire.

Malgré ce contexte intéressant, peu d'action dans ce roman qui se révèle être une longue description, assez "chirurgicale", du quotidien de Defred. S'y intercalent des flash-backs sur sa vie d'avant, qui donnent malheureusement peu d'indices sur pourquoi et comment on en est arrivés là. C'est froid, c'est lent.

Bizarrement, j'arrive quand même à entrer dans le livre, par un phénomène étrange. Sans aller toutefois jusqu'à m'attacher aux personnages, hein. Vraiment, curieux ressenti.

La fin m'a laissée un peu perplexe. M'a déçue, même... J'aurais presque préféré que le roman s'arrête juste avant la dernière partie, quitte à ne pas avoir d'explications supplémentaires (que l'on n'a pas vraiment, à vrai dire...).

Soundandfury souligne très justement dans son article la façon paradoxale qu'a l'humain de se prendre de passion pour des textes ou films dénonciateurs comme celui-ci, sans pour autant lever le petit doigt ou s'offusquer de voir la même chose se produire dans la réalité. Voilà une dualité qui doit au moins faire réfléchir...

Bon. En définitive, la lecture de ce roman ne m'a pas procuré un enthousiasme à la hauteur de l'engouement dont la série a fait l'objet. Reste à voir ce que donne cette dernière ! J'y place beaucoup d'espoirs, puisqu'elle m'a été recommandée par diverses personnes, parmi lesquelles ma petite soeur... Forcément de bons conseils !

6 commentaires:

  1. Cette fin... Elle aura fait couler beaucoup d'encre. Elle n'explique pas grand chose de plus, ne permet pas de prendre du recul, de réfléchir. J'ai beau chercher, je ne vois pas bien son intérêt. On est passées à côté de quelque chose tu crois ?

    Pour ce qui est de la froideur ressentie, je lis peu de Sf ou de romans futuristes, mais est-ce que ça n'est pas fréquent dans ce genre ? Je trouve plus difficile de s'y immerger émotionnellement.

    ça fait plaisir de voir revivre le blog ! Vivement les lectures de l'ABC l'année prochaine ! Le programme est alléchant.

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    1. Après un petit tour sur la blogo, j'ai l'impression que cette fin a plu, pourtant. Je ne crois pas qu'on soit passé à côté de quelque chose. Plutôt qu'on est plus à même d'apprécier une fin ouverte ?

      C'est pour moi le roman en lui-même qui fait réfléchir et pas ces dernières pages, qui sont peut-être là pour provoquer la réflexion pour des gens qui seraient restés trop près du texte brut dans leur lecture ?

      J'ai lu d'autres romans SF, j'ai réfléchi à la question de la froideur... C'est pourquoi j'ai mis autant de temps à répondre à ton commentaire. Certes, on est assez peu souvent émotionnellement proches comme dans des thrillers où tu es dans la peau d'une victime, par exemple, mais je n'avais jamais ressenti une telle distance avant. Potentiellement parce qu'on est dans un monde qui n'existe pas (je parle des romans SF en général) ?

      Le blog revit, oui, enfin ! Pourvu que ça dure. Mais l'ABC est là pour ça, entre autres, et la motivation est de retour !

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    2. Mmmh je sais pas... je n'ai pas la même impression dans la fantasy, qui n'existe guère plus.

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    3. Disons que ça dépend peut-être du type de SF ? J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages du Maître du Haut-Château de Philip K. Dick par exemple. Mais j'ai vibré avec un certain nombre de protagonistes de dystopies (Divergent, Hunger Games). Bon, ces derniers sont des titres YA, peut-être un mauvais exemple. La Ballade de Pern, par contre, m'a totalement embarquée ! Peut-être que tu n'as pas lu les bons auteurs ? Que tu es restée en hard SF, plus froide ?

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  2. La série est vraiment chouette, je l'ai vue après, et elle est de très bonne qualité, fonce ! :)

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    1. Je prends ton conseil au pied de la lettre ! Le temps de revoir les derniers Saw avant de filer voir Jigsaw au ciné, et on s'y met sérieusement ! Le premier a sérieusement éveillé mon intérêt, et l'univers de la série me parait encore plus glauque que dans le livre... Je te dirai ce que j'en aurai pensé ! ;)

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