jeudi 22 octobre 2015

Chroniques Lunaires, tome 1 : Cinder de Marissa Meyer

S'il y a quelque chose de très en vogue en ce moment, c'est bien les réécritures de contes. Cela fait un moment que certaines me font de l’œil... Et ça y est, je me suis laissée tenter ! Ma première victime : l'histoire de Cendrillon revisitée par Marissa Meyer, dans Cinder.


Edition : Pocket Jeunesse
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 412 pages
Genre : jeunesse, science-fiction







Synopsis
A New Beijing, Cinder est une cyborg. Autant dire une paria. Elle partage sa vie entre l'atelier où elle répare des robots et sa famille adoptive. A seize ans, la jeune fille a pour seul horizon les tâches plus ou moins dégradantes qu'elle doit accomplir pour ses sœurs et sa marâtre.
Mais le jour où le prince Kai lui apporte son robot de compagnie - son seul ami -, le destin de Cinder prend un tour inattendu. La forte attirance qu'éprouvent le beau prince et la jeune cyborg n'a aucune chance de s'épanouir, surtout que le royaume est menacé par la terrible reine de la Lune !
Débute alors pour Cinder une aventure incroyable, où elle découvrira que le sort de l'humanité est peut-être entre ses mains.

Mon avis
    C'est d'abord la couverture de ce roman qui m'a fait du charme. Je n'avais pas tout de suite remarqué la partie robotique dans la jambe de la demoiselle, puis quand ça m'a sauté aux yeux, paf, il fallait que je le lise. Je trouvais excellent le contraste entre la police alambiquée du titre et le côté futuriste du dessin. En route !
 
      Nous voilà donc dans une nouvelle version du conte de Cendrillon, qu'on ne présente plus. On comprend dès lors qu'il va falloir une certaine dose d'originalité pour nous charmer... Mission accomplie.

      Alors bien sûr, les grands éléments de l'histoire de départ sont présents, et jalonnent le récit. On retrouve évidemment une jeune demoiselle qui n'a pas la vie facile, exploitée par son infâme belle-mère, qui lui préfère de loin ses parfaites demi-sœurs. Le prince ne tardera pas à faire son apparition, un homme bien sous tous rapports, comme il se doit. Mais finalement, entre la Cendrillon originelle, et la Cinder de Marissa Meyer, il y a un monde. Ou plutôt, quelques guerres mondiales, quelques milliers de kilomètres, quelques cyborgs et robots ultra-perfectionnés !

      J'ai adoré ce qu'a fait l'auteur de Cinder. Je n'aurais en effet jamais pensé la retrouver mécanicienne cyborg à New-Beijing, dans le futur. Les deux mains dans le cambouis et la tête bien sur les épaules. C'est ce qui fait la force de la protagoniste, et qui m'a séduite : exit la demoiselle éplorée, un poil niaise, et complètement effacée... bienvenue la jeune femme qui a du cran, de la répartie, et ne se laisse pas démonter par les réflexions de sa marâtre ! Cette dernière ne manque pourtant pas d'imagination pour ruiner la vie de sa pupille, qu'elle abhorre, ce dont elle ne se cache pas.

      Le prince quant à lui est plus classique, bien sous tous rapports, beau comme un dieu, mais contrairement au conte, il est clairement tiraillé par les conflits mondiaux... et au-delà. La reine de la Lune, Levana, se montre en effet un peu agressive dans sa politique, et les pouvoirs (qui font froid dans le dos) dont elle est dotée n'arrangent rien ! L'épidémie qui progresse ne va pas non plus lui faciliter la tâche... Je crois qu'on a fait le tour des difficultés du charmant prince ! La romance n'est donc pas l'unique intérêt du roman, et cela en augmente, de mon point de vue, férocement l'intérêt.

     D'autres personnages gravitent autour d'eux, parmi lesquels je mentionnerai juste Iko, le droïde familial et amie de Cinder. Sa puce de personnalité en fait un intervenant à part entière, et pas juste un objet du quotidien... je l'ai bien appréciée aussi !

      L'écriture, très accessible sans être simpliste, permet au lecteur de voler très rapidement de page en page. J'ai malgré tout deux gros bémols sur le fond : le premier c'est que j'avais très très tôt deviné la principale révélation de l'histoire. Mais après tout, dans les contes, on voit assez bien où on va d'entrée de jeu (mais si, "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, blablabla" !). Deuxième point noir, la fin très, trop rapide à mon goût ! Il faut dire qu'en voyant le titre du tome 2 (Scarlet), je pensais qu'on passerait totalement à une autre histoire. Après lecture du synopsis, on retrouvera bien Cinder, donc fin abrupte pardonnée : je saurai ce qu'il va advenir d'elle !

      En conclusion ? Eh bien, je n'ai plus qu'à lire la suite !

samedi 3 octobre 2015

Young Elites, tome 1 de Marie Lu

Premier partenariat avec les éditions Castelmore aujourd'hui ! Un titre attendu, et une belle découverte à la clé ! Merci à eux, et bien sûr encore et toujours à Livraddict !


Edition : Castelmore
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 320 pages
Genre : jeunesse, science-fiction







Synopsis
      Adelina a survécu à l’épidémie qui a ravagé son pays.
D’autres enfants, comme elle, ont survécu, la maladie laissant sur leur corps d’étranges marques. Les cheveux d’Adelina sont passés de noir à argenté, ses cils sont devenus blancs et une cicatrice barre la moitié gauche de son visage. Son père voit en elle une malfetto, une abomination, une disgrâce pour son nom et sa famille, synonyme de malédiction. Mais la rumeur dit que les survivants ont gagné davantage que des cicatrices : ils auraient acquis de mystérieux super-pouvoirs. Et, bien que leur identité demeure secrète, ces survivants ont déjà un nom : les Elites.

Mon avis
      L'action de ce roman se place dans une société dans laquelle une épidémie a récemment ravagé le pays, laissant derrière elle un grand nombre de jeunes gens marqués physiquement, et laissés au rebut. Adelina est l'une d'entre eux, et même mieux : en plus de ses cicatrices, elle a hérité, comme quelques autres, d'un sombre pouvoir... La chasse est donnée, il faut éliminer ces anomalies de la nature.
 
      Sombre, c'est bien le terme qui colle avec ce roman. Les scènes sont parfois dures, personne n'est épargné. Voilà qui ne caressera pas les jeunes lecteurs dans le sens du poil !
Adelina, l'héroïne, est-elle même très éprouvée, tant physiquement (borgne depuis l'épidémie, entre autres) que psychologiquement (elle a subi durant des années les agressions tant physiques que morales de son père, qui la maintenant au rang de vilain petit canard par opposition à sa parfaite petite soeur). 

    Notre protagoniste va donc, dès le début du roman, devoir s'enfuir pour survivre. Son chemin va croiser celui de deux camps opposés, et bien entendu d'autres Elites. Tiraillée entre peur et loyauté, sous pression, elle va devoir faire des choix qui ne seront pas toujours simples, et surtout pas toujours ceux qu'attend le lecteur. Voilà un point fort du roman !
Amenée à l'apprentissage de la maîtrise de son don, Adelina doit contrôler la noirceur de son esprit. J'ai parfois déploré une tendance trop marquée à vouloir devenir la maîtresse-du-monde-de-l'univers-de-la-galaxie-parce-que-quand-même-avec-ce-don-je-suis-trop-forte, mais cela reste un reproche mineur.

     On sent également chez les autres personnages une histoire personnelle complexe et intéressante, pas très développée malheureusement dans ce premier opus. J'espère pour y revenir plus en profondeur dans la suite ? Il y a matière, en tout cas, beaucoup m'intriguent ! Je mentionnerai parmi eux Lucent, Raffaele, Enzo... Teren... et Violetta, qui m'a le plus surprise à la fin.

     La forme est efficace, la plume fluide. Les points de vue alternent, entre Adelina, Teren et Raffaele, ce qui permet au lecteur d'en apprendre un peu plus et de moins rester sur sa faim !

     En conclusion, Marie Lu, que j'ai découvert à travers ce roman, nous offre ici une héroïne qui s'éloigne des standards du genre. Loin de rayonner la joie et la bonne humeur, elle a une grosse part d'ombre qui lui vient essentiellement de son passé, et qu'elle entretient au quotidien. C'est original, et ça me motive à découvrir la suite !