jeudi 22 octobre 2015

Chroniques Lunaires, tome 1 : Cinder de Marissa Meyer

S'il y a quelque chose de très en vogue en ce moment, c'est bien les réécritures de contes. Cela fait un moment que certaines me font de l’œil... Et ça y est, je me suis laissée tenter ! Ma première victime : l'histoire de Cendrillon revisitée par Marissa Meyer, dans Cinder.


Edition : Pocket Jeunesse
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 412 pages
Genre : jeunesse, science-fiction







Synopsis
A New Beijing, Cinder est une cyborg. Autant dire une paria. Elle partage sa vie entre l'atelier où elle répare des robots et sa famille adoptive. A seize ans, la jeune fille a pour seul horizon les tâches plus ou moins dégradantes qu'elle doit accomplir pour ses sœurs et sa marâtre.
Mais le jour où le prince Kai lui apporte son robot de compagnie - son seul ami -, le destin de Cinder prend un tour inattendu. La forte attirance qu'éprouvent le beau prince et la jeune cyborg n'a aucune chance de s'épanouir, surtout que le royaume est menacé par la terrible reine de la Lune !
Débute alors pour Cinder une aventure incroyable, où elle découvrira que le sort de l'humanité est peut-être entre ses mains.

Mon avis
    C'est d'abord la couverture de ce roman qui m'a fait du charme. Je n'avais pas tout de suite remarqué la partie robotique dans la jambe de la demoiselle, puis quand ça m'a sauté aux yeux, paf, il fallait que je le lise. Je trouvais excellent le contraste entre la police alambiquée du titre et le côté futuriste du dessin. En route !
 
      Nous voilà donc dans une nouvelle version du conte de Cendrillon, qu'on ne présente plus. On comprend dès lors qu'il va falloir une certaine dose d'originalité pour nous charmer... Mission accomplie.

      Alors bien sûr, les grands éléments de l'histoire de départ sont présents, et jalonnent le récit. On retrouve évidemment une jeune demoiselle qui n'a pas la vie facile, exploitée par son infâme belle-mère, qui lui préfère de loin ses parfaites demi-sœurs. Le prince ne tardera pas à faire son apparition, un homme bien sous tous rapports, comme il se doit. Mais finalement, entre la Cendrillon originelle, et la Cinder de Marissa Meyer, il y a un monde. Ou plutôt, quelques guerres mondiales, quelques milliers de kilomètres, quelques cyborgs et robots ultra-perfectionnés !

      J'ai adoré ce qu'a fait l'auteur de Cinder. Je n'aurais en effet jamais pensé la retrouver mécanicienne cyborg à New-Beijing, dans le futur. Les deux mains dans le cambouis et la tête bien sur les épaules. C'est ce qui fait la force de la protagoniste, et qui m'a séduite : exit la demoiselle éplorée, un poil niaise, et complètement effacée... bienvenue la jeune femme qui a du cran, de la répartie, et ne se laisse pas démonter par les réflexions de sa marâtre ! Cette dernière ne manque pourtant pas d'imagination pour ruiner la vie de sa pupille, qu'elle abhorre, ce dont elle ne se cache pas.

      Le prince quant à lui est plus classique, bien sous tous rapports, beau comme un dieu, mais contrairement au conte, il est clairement tiraillé par les conflits mondiaux... et au-delà. La reine de la Lune, Levana, se montre en effet un peu agressive dans sa politique, et les pouvoirs (qui font froid dans le dos) dont elle est dotée n'arrangent rien ! L'épidémie qui progresse ne va pas non plus lui faciliter la tâche... Je crois qu'on a fait le tour des difficultés du charmant prince ! La romance n'est donc pas l'unique intérêt du roman, et cela en augmente, de mon point de vue, férocement l'intérêt.

     D'autres personnages gravitent autour d'eux, parmi lesquels je mentionnerai juste Iko, le droïde familial et amie de Cinder. Sa puce de personnalité en fait un intervenant à part entière, et pas juste un objet du quotidien... je l'ai bien appréciée aussi !

      L'écriture, très accessible sans être simpliste, permet au lecteur de voler très rapidement de page en page. J'ai malgré tout deux gros bémols sur le fond : le premier c'est que j'avais très très tôt deviné la principale révélation de l'histoire. Mais après tout, dans les contes, on voit assez bien où on va d'entrée de jeu (mais si, "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, blablabla" !). Deuxième point noir, la fin très, trop rapide à mon goût ! Il faut dire qu'en voyant le titre du tome 2 (Scarlet), je pensais qu'on passerait totalement à une autre histoire. Après lecture du synopsis, on retrouvera bien Cinder, donc fin abrupte pardonnée : je saurai ce qu'il va advenir d'elle !

      En conclusion ? Eh bien, je n'ai plus qu'à lire la suite !

samedi 3 octobre 2015

Young Elites, tome 1 de Marie Lu

Premier partenariat avec les éditions Castelmore aujourd'hui ! Un titre attendu, et une belle découverte à la clé ! Merci à eux, et bien sûr encore et toujours à Livraddict !


Edition : Castelmore
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 320 pages
Genre : jeunesse, science-fiction







Synopsis
      Adelina a survécu à l’épidémie qui a ravagé son pays.
D’autres enfants, comme elle, ont survécu, la maladie laissant sur leur corps d’étranges marques. Les cheveux d’Adelina sont passés de noir à argenté, ses cils sont devenus blancs et une cicatrice barre la moitié gauche de son visage. Son père voit en elle une malfetto, une abomination, une disgrâce pour son nom et sa famille, synonyme de malédiction. Mais la rumeur dit que les survivants ont gagné davantage que des cicatrices : ils auraient acquis de mystérieux super-pouvoirs. Et, bien que leur identité demeure secrète, ces survivants ont déjà un nom : les Elites.

Mon avis
      L'action de ce roman se place dans une société dans laquelle une épidémie a récemment ravagé le pays, laissant derrière elle un grand nombre de jeunes gens marqués physiquement, et laissés au rebut. Adelina est l'une d'entre eux, et même mieux : en plus de ses cicatrices, elle a hérité, comme quelques autres, d'un sombre pouvoir... La chasse est donnée, il faut éliminer ces anomalies de la nature.
 
      Sombre, c'est bien le terme qui colle avec ce roman. Les scènes sont parfois dures, personne n'est épargné. Voilà qui ne caressera pas les jeunes lecteurs dans le sens du poil !
Adelina, l'héroïne, est-elle même très éprouvée, tant physiquement (borgne depuis l'épidémie, entre autres) que psychologiquement (elle a subi durant des années les agressions tant physiques que morales de son père, qui la maintenant au rang de vilain petit canard par opposition à sa parfaite petite soeur). 

    Notre protagoniste va donc, dès le début du roman, devoir s'enfuir pour survivre. Son chemin va croiser celui de deux camps opposés, et bien entendu d'autres Elites. Tiraillée entre peur et loyauté, sous pression, elle va devoir faire des choix qui ne seront pas toujours simples, et surtout pas toujours ceux qu'attend le lecteur. Voilà un point fort du roman !
Amenée à l'apprentissage de la maîtrise de son don, Adelina doit contrôler la noirceur de son esprit. J'ai parfois déploré une tendance trop marquée à vouloir devenir la maîtresse-du-monde-de-l'univers-de-la-galaxie-parce-que-quand-même-avec-ce-don-je-suis-trop-forte, mais cela reste un reproche mineur.

     On sent également chez les autres personnages une histoire personnelle complexe et intéressante, pas très développée malheureusement dans ce premier opus. J'espère pour y revenir plus en profondeur dans la suite ? Il y a matière, en tout cas, beaucoup m'intriguent ! Je mentionnerai parmi eux Lucent, Raffaele, Enzo... Teren... et Violetta, qui m'a le plus surprise à la fin.

     La forme est efficace, la plume fluide. Les points de vue alternent, entre Adelina, Teren et Raffaele, ce qui permet au lecteur d'en apprendre un peu plus et de moins rester sur sa faim !

     En conclusion, Marie Lu, que j'ai découvert à travers ce roman, nous offre ici une héroïne qui s'éloigne des standards du genre. Loin de rayonner la joie et la bonne humeur, elle a une grosse part d'ombre qui lui vient essentiellement de son passé, et qu'elle entretient au quotidien. C'est original, et ça me motive à découvrir la suite !

mardi 7 juillet 2015

Aeternia, tome 1 : La marche du prophète de Gabriel Katz

La voilà enfin, la tant attendue chronique d'Aeternia, premier du nom ! En retard à ma propre LC... la honte ! Voilà l'affront lavé !

Edition : Scrinéo
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 374 pages
Genre : fantasy








Synopsis
      Leth Marek, champion d'arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu'il connaît à peine. C'est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu'il choisit de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu'il croise la route d'un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l'ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos. À Kyrenia, où l'on adore la Grande Déesse et les puissants du Temple s'entredévorent, une guerre ouverte éclate entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang. Le plus violent des combats est celui que l'on mène contre ses propres croyances.

Mon avis
      Voilà plus d'un an maintenant que j'entends parler, toujours en bien, de cet auteur que j'ai eu la chance de rencontrer sur un salon : Gabriel Katz. Sa trilogie est entrée dans ma PAL à cette occasion, et puis les choses ont fait que, finalement, je découvre l'auteur avec cette nouvelle série. Et quelle découverte !

      L'entrée en matière est solide, dans tous les sens du terme ! D'emblée, le lecteur est projeté dans l'arène, ce qui n'est pas pour me déplaire et promet de beaux moments d'actions. Premier point positif, donc. Et puis, très vite, les premières pages se tournent, les premiers sourires à la lecture : la plume fait son effet, il a du talent, le monsieur !

      Un mot sur le fond, d'abord. Le sujet n'est pas simple, puisqu'il est question de la rencontre frontale (et brutale) de deux cultes, celui de la Déesse, et celui d'Ochin, ancien dieu du riche Panthéon local. On s'en doute, tout le monde ne va pas voir les choses de la même façon, et très vite les premiers accrocs surviennent. Une guerre de religion nait sous les yeux impuissants du lecteur, qui côtoie alternativement adeptes d'un culte et de l'autre, ce qui lui confère indéniablement une objectivité supérieure. Un thème pas évident, donc, mais traité de façon intéressante. Tout n'est évidemment pas aussi simple qu'il n'y parait, et il est parfois difficile de réaliser qui tire les ficelles... Même les plus honnêtes sont parfois assaillis par le doute.

     Pour ne rien gâcher, l'histoire est bien servie par une galerie de personnages au caractère franc, très différents, mais pourtant complémentaires.
Le héros de notre histoire, d'abord, Leth Marek, fait office de gros nounours à la hache. Ancien champion des arènes, c'est une brute au grand coeur pour laquelle il est bien difficile de ne pas avoir de sympathie, même lors de sa quête de vengeance.
Desmeon, aka Dez' pour les intimes, est en quelque sorte son complément. Subtil et habile dans l'art du combat, il est au contraire très m'as-tu vu au quotidien, et aurait tout pour me déplaire. Mais, comme d'autres lecteurs, je me suis vite surprise à m'attacher à lui !
Tout deux servent le culte d'Ochin sans pour autant, fait intéressant, y croire ou pratiquer.
De l'autre côté, Varian est un jeune homme qui a décidé de se consacrer au culte de la Déesse, au point d'entrer dans les ordres. Au fil des pages, le lecteur le voit se départir de sa naïveté initiale.
Quelques femmes, qui ne sont pas en reste côté caractère, vont bien entendu s'immiscer dans les relations des uns et des autres. Comment ne pas citer Ness', notamment, la jolie prêtresse d'Ochin ?
Vous l'avez compris, cette palette d'identités est un point fort du livre qui, je l'espère, vous donnera envie de partager quelques chapitres avec eux. Pour tout vous dire, même le chien ridicule qui suit Leth a du charme !

     Pour achever de vous convaincre, je pourrais aussi vous dire que je n'ai pas vu les chapitres passer. Courts, fluides, ils s'enchainent en douceur. Les dialogues sont très vifs, surtout entre Leth et Desmeon, qui font montre d'un sens de la répartie à toute épreuve. La prose n'est pas alambiquée, et c'est agréable !

    Par contre, le sieur Katz n'est pas tendre avec ses protagonistes ! Un événement en particulier, intervenant en début de roman, donne le ton : nous n'avons pas ici affaire à des tendres. Et puis... cette fin ! Mais non ! Maintenant, il va falloir voir ce qu'il en est vraiment dans le tome 2 ! Patience, il sera disponible fin août. D'ici là, lisez celui-ci, pendant que moi je m'en vais découvrir d'autres romans de l'auteur ! 

Si vous n'êtes pas sûr de franchir le pas, d'autres avis pourraient vous convaincre :
Sia, Amarüel, Camille7, Leeloo lectures

jeudi 4 juin 2015

La prétendue innocence des fleurs de Frank Calderon et Hervé de Moras

      Oyez ! Je vous parle aujourd'hui d'un partenariat Livraddict et Scrinéo ! Merci à eux de m'avoir fait découvrir ce roman policier, genre dont je m'étais quelque peu éloignée ces derniers temps. Je connaissais déjà la maison Scrinéo, qui avait su me conquérir par ses romans jeunesse/fantasy... la voir associée au genre policier m'a interpelée... Il fallait que je découvre ça !

Edition : Scrinéo
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 383 pages
Genre : policier








Synopsis
      Le bouquet était prêt : Cinq iris mauves, cinq lys blancs et deux jacinthes sauvages. Dans quelques heures à peine, il sera déposé au cabinet du juge d'instruction Marc Ferrer, plongé dans la plus importante affaire criminelle de sa carrière. Marc connait le langage des fleurs, il sait que les lys blancs évoquent la pureté et que les jacinthes invitent à l'amour. Pourtant, ces fleurs-là lui inspirent la mort. Celle d'une jeune femme et d'un amour fou disparu huit ans plus tôt...
De Paris à Venise, de bouquets en bouquets, vers quel secret enfoui le conduira ce nouveau jeu de piste ?

Mon avis
      C'est un polar original que nous offrent ici Frank Calderon et Hervé de Moras. Tout en finesse, le lecteur n'est pas, comme souvent, projeté au cœur d'innombrables scènes macabres, mais suit un juge bien droit dans ses bottes dans un jeu de piste floral.

      Voilà bien ce qui fait la force de ce roman. L'enquête mêle habilement langage des fleurs et musique, une combinaison fort agréable ! J'ai pris plaisir à découvrir, en même temps que le juge, la signification que peuvent prendre les bouquets complexes, dans lesquels chaque fleur livre un message particulier. C'est une façon atypique de nous mener d'un lieu à l'autre, d'un indice à l'autre, et c'est fort agréable. Finalement, cela confère même une certaine douceur, un soupçon de romantisme au tueur...

      Petit bémol tout de même, j'ai eu du mal à m'attacher à la plupart des personnages. Le héros, juge de son état, n'a pas su s'attirer ma compassion, quoiqu'il devient plus humain, moins parfait dans la seconde moitié du roman. Une femme m'a toutefois intriguée plus que les autres protagonistes, il s'agit de Veronika... dont je ne parlerai pas plus ici, pour préserver l'intrigue !

       Un petit mot sur l'écriture, qui est tout à fait fluide et adaptée au contexte particulier de cette enquête florale. Les chapitres, de longueur variable, restent quand même assez courts. Je suis toujours bluffée quand je vois des textes écrits à quatre mains... je me demande comment les auteurs procèdent... En tout cas, l'ensemble est harmonieux !

       En bref, si vous êtes amateurs de polars, de romantisme, et que vous avez envie de sortir des sentiers battus, celui-ci est pour vous !

jeudi 14 mai 2015

Martyrs, livre II d'Olivier Peru

      Grand retour sur le blog aujourd'hui avec une lecture commune organisée par ma copinaute Mypianocanta des Iles de My, sur Martyrs, Livre II d'Olivier Peru ! Ceux qui suivent par ici savent que j'avais littéralement adoré le premier opus... Les autres, vous pouvez le constater par ici : Livre I !
 

Edition : J'ai Lu
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 638 pages
Genre : fantasy








Synopsis
      Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d'un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. alors qu'ils se croient à l'abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d'un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d'embraser le monde. Que les puissants tissent de noires alliances.
Ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer...

Mon avis
      C'est assez rare pour être souligné, j'avais tellement aimé le premier tome de cette saga que j'ai acheté la suite dès sa sortie. Les circonstances ont certes fait que la lecture a été un peu tardive, mais les retrouvailles avec cet univers n'en ont été que meilleures !

     On s'en souvient, on avait en effet laissés nos héros sur un cliffhanger de folie. Je craignais alors un peu de voir comment les personnages, et la suite de l'histoire allaient être traités... à tort, puisque, autant le dire tout de suite, Olivier Peru m'a encore séduite, et je vous promets que ce n'est pas que pour ses beaux yeux ! ;)

      Difficile de parler de ce tome sans trop en révéler sur le précédent. Nous retrouvons donc nos personnages dans ce monde touffu. On avait déjà pu le constater précédemment, leur caractéristiques, leur caractère ne sont pas figés, et cela se confirme dans cette suite. L'évolution est constante, et le lecteur est agréablement brinquebalé d'un sentiment à l'autre. Pour n'en citer que quelques uns, Kassis est par exemple infiniment moins niaise qu'au tout début de l'histoire. Elle a pris sa vie en main, fait preuve d'initiative, au point même de m'étonner parfois ! Fini de subir, elle devient actrice de sa vie.
     La part belle est faite également aux personnages secondaires, au sujet desquels on apprend beaucoup. Le lecteur découvre ainsi que chacun a son histoire propre, qui a façonné sa vie entière. C'est le cas notamment pour Opimer, ou... le Borgne. C'est un aspect qui parait évident, à première vue, mais qui est bien souvent négligé dans les romans ! Quelques protagonistes viennent aussi faire leur apparition, je pense particulièrement à Mida, que je n'aurais jamais pensé rencontrer, et au dernier venu dont je tairai le nom, mais qui promet de beaux rebondissements.

      Mais les personnages ne seraient rien sans l'histoire qui va avec, et là encore je n'ai pas été déçue. Dans cet opus, point de grandes actions stupéfiantes, mais beaucoup de politique, de manigances, manipulation et stratégie militaire, observées depuis les différents camps. Et c'est tellement bien fait, que ça coule tout seul. Le lecteur est happé dans ces considérations assez machiavéliques, et se languit de savoir comment tout cela va se terminer, et comment vont réagir les camps adverses ! Il est très clair ici que les passations de pouvoir ne sont pas l'affaire d'une journée, mais d'une mise en place trèèès loin en amont...

      Élément très présent aussi dans ce tome 2, la magie. On savait que les Arserkers avaient quelques capacités particulières (et particulièrement intéressantes !), mais le sujet est beaucoup plus développé ici. Et je crois bien qu'on n'a pas fini d'en voir !

      Côté structure, une agréable surprise aussi. Outre la plume de l'auteur qui se laisse toujours aussi bien lire, l'introduction "du" chapitre 0 est assez géniale. D'abord perplexe devant la longueur d'un tel chapitre, habituellement assez court, je me suis rendue compte de la valeur qu'il avait, apportant des éclairages indispensables sur le récit. Cela nous aide à comprendre comment passé et présent se rejoignent...
       Et toujours ce visuel à tomber, entre les illustrations intérieures clairsemées au fil des pages, et la superbe couverture...

      Un mot sur la fin, aussi : fiou ! Impressionnante ! Un peu plus prévisible que celle du premier tome, mais elle laisse autant de questions. Que va faire l'auteur de ce nouveau ressort, que je n'aurais pas imaginé en cours de lecture du tome 1 ? Si je n'avais pas confiance en l'auteur, ça m'inquièterait même un peu... mais je suis confiante, l'auteur saura probablement me conquérir sur le tome 3 ! D'ailleurs, à quand la sortie ? Les 'Perufans' s'impatientent déjà ! Lisez la saga !

Retrouvez les avis des copinautes de lecture commune :
DarkToy - erine6 - Vashta Nerada - La tête dans les livres - yuya46 - Altaira - angelebb - Camille7 - Sia

lundi 9 février 2015

Chroniques d'au-delà du seuil, tome 1 : La Quête du Prince Boiteux de Paul Carta

      Une belle découverte aujourd'hui grâce à un partenariat Livraddict avec les éditions Archipel, qui m'étaient jusqu'alors inconnues. Merci à vous ! On reste dans le monde de la fantasy, avec le premier tome d'une pentalogie qui dont les 4 tomes à venir doivent être publiés d'ici 2016.

Edition : L'Archipel
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 367 pages
Genre : fantasy








Synopsis
      Divisé en quatre Dominions, le continent de Mitellia révère les Dieux de l’Alphée. Mais trois d’entre eux honorent un Dieu Secret et son représentant sur terre, le Pourvoyeur. Khimaï, prince d’Ethernia, est destiné à devenir le futur Pourvoyeur. À vingt ans, sous l’apparence d’un apprenti charbonnier, Khimaï, dont le père a été assassiné, fait halte dans une auberge alors qu’il effectue un périlleux voyage. Au cours d’une rixe, il reconnaît le géant Borhôn, le maître d’armes qui, dans sa jeunesse, l’avait formé au combat et à la survie. Si Khimaï sait deviner l’invisible, lire les empreintes, ressentir le passage d’autres humains, c’est grâce à Borhôn. Qui ne l’a pas oublié et lui renouvelle son allégeance. Ensemble, les voilà partis à la reconquête du trône. Mais il leur faut d’abord échapper aux clans qui les pourchassent et trouver celle qui pourra les aider : Lathân, amie d’enfance de Khimaï, une orpheline élevée au temple et destinée à servir le Dieu Secret... Sauront-ils déjouer les périls qui les attendent ?

Mon avis
      D'entrée de jeu, le lecteur est projeté dans de froides contrées aux côté de Khimaï, jeune prince qui ne parait pas dans la meilleure des postures. Voyageant incognito, dissimulé sous l'attirail d'un apprenti charbonnier, on se demande déjà comment il a pu en arriver là. Heureusement, il croise au détour d'une auberge son fidèle maître d'armes Borhôn, qui va l'accompagner lors de son périple...

      La construction du récit est assez particulière. Présent et passé alternent régulièrement, ce qui donne une approche intéressante des choses. Cela nous permet en effet de découvrir comment est né le lien entre les personnages que l'on suit aujourd'hui, ainsi que d'entrevoir la genèse des événements récents assez tragiques dont nous sommes témoins. Le lecteur bascule donc allègrement d'un enfant prince très en vue à un jeune adulte déchu.

      D'aucuns diront que ces flash-backs ralentissent l'histoire. Eh bien moi, je les ai appréciés. J'ai adoré voir Khimaï apprendre à manier les armes, découvrir le rôle de représentation qui sera le sien quelques années plus tard, et tenter de percer les mystères d'une religion dense et bien décrite. En effet, si le Pourvoyeur, dirigeant du peuple, est le porte-parole du seul Dieu secret, il en existe bien d'autres que nous découvrons au fil des pages. 

      Alors certes, ce tome est très introductif et ne fourmille pas de combats sanglants, ni de rebondissements à couper le souffle. Il ne se passe pas grand chose en-dehors de la quête des deux acolytes Borhôn et Khimaï, qui se déroule de façon assez facile. Mais lorsqu'on touche enfin au but de ce voyage... paf, fin du tome ! Frustrant, et forcément on veut connaître la suite ! Et on veut repasser du temps avec les personnages secondaires attachants que sont la gouvernante, le précepteur, ou encore le père du héros. Et bien sûr, on veut en savoir plus sur Lathân, à l'esprit vif et qui semble avoir quelques longueurs d'avance sur son camarade Khimaï.

      Côté style, la langue utilisée est riche et fourmille de termes qui m'étaient alors inconnus. Ainsi, je peux maintenant me targuer de vous annoncer que si vous comptez m'offrir un fidèle destrier, tablez plutôt sur un genêt qu'un clydesdale, cela me conviendra mieux ! C'est intéressant, bien que parfois un peu envahissant. Je reprocherais à l'auteur des phrases parfois beaucoup trop longues, suite de propositions juxtaposées, et difficiles à suivre quand le niveau de concentration n'est pas optimal. Les extraits de chroniques anciennes pour introduire les chapitres sont intéressants... dommage que la police soit si peu lisible ! Heureusement qu'ils sont courts, sinon, c'est le mal de crâne assuré !

      Pour conclure, ce premier opus permet la découverte d'un monde de fantasy adulte très fourni, qui pourra dérouter, voire décevoir les amateurs d'action pure et dure. Très descriptif, il nous amène à comprendre comment on a pu arriver à une telle situation. Si j'ai eu quelques difficultés au début à me laisser embarquer du fait d'un style très riche, je me suis finalement laissée glisser avec plaisir dans ce monde nouveau, aux côtés du prince déchu et du maître manchot ! Ce n'est donc pas du fait des aventures trépidantes que j'ai envie de lire la suite, mais pour entrer un peu plus dans cet univers fascinant...

lundi 12 janvier 2015

Le Trône de Fer, tome 1 de G.R.R. Martin

      Place aujourd’hui à l’une des sagas fantasy les plus connues à ce jour, j’ai nommé Le Trône de Fer du fameux G.R.R. Martin ! Motivée pour avancer dans les romans par le visionnage en parallèle de la série, me voilà (enfin) lancée dans le premier tome.

 
Edition : J'ai lu
Année de parution : 1998
Nombre de pages : 477 pages
Genre : fantasy







Synopsis
      Il était une fois, perdu dans un lointain passé, le royaume des Sept Couronnes... En ces temps nimbés de brume, où la belle saison pouvait durer des années, la mauvaise toute une vie d'homme, se multiplièrent un jour des présages alarmants. Au nord du Mur colossal qui protégeait le royaume, se massèrent soudain des forces obscures ; au sud, l'ordre établi chancela, la luxure et l'inceste, le meurtre et la corruption, la lâcheté et le mensonge enserrèrent inexorablement le trône convoité. Pour préserver de l'ignominie les siens et la dynastie menacés se dresse alors, armé de sa seule droiture, le duc Stark de Winterfell, aussi rude que son septentrion natal. Mais, en dépit du pouvoir immense que vient de lui conférer le roi, a-t-il quelque chance d'endiguer la tourmente qui se lève ?

Mon avis
      Avec cet épisode pilote, c’est un univers pour le moins complexe et touffu qui s’offre à moi. L’auteur pose, on le sent bien, les bases d’une grande série à venir, en développant différents aspects du monde qu’il crée de toutes pièces. Ainsi, le lecteur peut à loisir découvrir la religion, dont on a un premier aperçu très convaincant, mais aussi un mode de fonctionnement tendance médiévale. Au sein du château des Stark, des interactions entre personnages se mettent en place, mais les relations et les enjeux vont bien au-delà de ses murs. De manigances en mensonges, de trahisons en mariages arrangés… voilà qui promet bien du remue-ménage !

      Et effectivement, les rebondissements ne manquent pas. Les coups bas et les retournements de situation jalonnent le récit, pour le plus grand plaisir du lecteur, qui se fait balader tranquillement.

      Ces événements se déroulent sur un fond d’intrigue politique qui donne une dimension supérieure à l’histoire, ainsi qu’une menace sourde et invisible, dont on ignore tout pour le moment. Cette épée de Damoclès venue du nord fait manifestement trembler même les plus valeureux…

      Et puis, qui dit grande saga, dit profusion de personnages. Ils sont tellement nombreux qu’il est parfois difficile pour le néophyte de se rappeler de tout le monde d’une mention à l’autre ! Certains sont très présents dès ce premier tome, d’autres moins, mais on sent déjà qu’ils ne seront pas dénués d’importance. L’affection que leur porte le lecteur est variable : si certains s'attirent d’emblée notre sympathie, comme Arya, Jon, et même Eddard, pour d’autres l’aversion est immédiate. La mienne s’est focalisée sur Jaime et Cersei Lannister, les jumeaux diaboliques, et sur l'insupportable Joffray. Mais mon personnage préféré, le plus emblématique sûrement, est Tyrion, le nain aux mœurs contestables et à l’humour douteux !
Le lecteur va très vite constater que le destin de chacun est intimement lié à ses origines, on le ressent particulièrement dans la différence de traitement entre Robb et Jon. Enfin, la place occupée par chacun est très codifiée, au grand dam de la jeune Arya, plus encline à des activités prétendument masculines.

      Concernant la forme, chaque chapitre se concentre sur un personnage en particulier, ce qui donne un éclairage intéressant sur certains événements, perçus en conséquence de différents points de vue. Le lecteur a parfois quelques révélations d’avance sur le protagoniste qu’il suit à un moment donné, et se régale à la découverte de sa réaction (ou aimerait bien le pousser dans l’autre sens, parfois…). Ces chapitres sont courts, d’où une lecture rapide, mais il peut être frustrant de quitter des personnages dans de sales draps pour n’y revenir que plus tard !

      Le vocabulaire est riche, j’ai trouvé assez plaisant de ne pas être prise pour une bille et même d’apprendre un mot de ci de là. Un bémol sur l’édition que j’ai lue cependant : de (trop) nombreuses coquilles, notamment des espaces oubliés, qui rendent parfois pénible la découverte du texte.

      Enfin, quelques mots sur l’adaptation en série que j’ai finalement appréciée en même temps que ma lecture : eh bien j’ai regretté de ne pas avoir tout lu avant, car les faits ne sont pas adaptés de façon linéaire par rapport au récit, donc certains personnages sont beaucoup plus présents que ce qu’on a pu lire jusque-là, ou inversement. Je conseille donc la lecture intégrale de cette œuvre de Martin avant d’en regarder l’adaptation, si vous tenez bon !

      En conclusion, les ingrédients prompts à me séduire sont déjà réunis dans ce premier opus, ce qui promet de très, très bons moments !

vendredi 9 janvier 2015

Niourk de Stefan Wul

Il est de ces livres dont on entend parler, beaucoup, sans avoir mis la main dessus... De grands classiques dont on n'avait pas entendu parler, avant qu'une personne de bon conseil pour les mette dans les mains... C'est ce qui est arrivé pour Niourk, de Stefan Wul, un auteur qui m'était inconnu.

Edition : Castelmore
Année de parution : 2013 (1957 pour la première édition !)
Nombre de pages : 258 pages
Genre : science-fiction, jeunesse







Synopsis
La Terre n'est plus qu'un vaste désert. Des monstres engendrés par d'antiques technologies radioactives hantent ce qu'il reste des océans - quelques lacs d'eau saumâtre, rien de plus. Dans ce monde âpre, un enfant noir, rejeté par tous les membres de sa tribu, se met en route vers Niourk, la ville mythique, peuplée de fantômes. Au bout de cette quête se trouve peut-être le moyen de redonner vie à notre Terre assassinée.

Mon avis
A travers ce court roman post-apocalyptique, nous suivons les pérégrinations d'un enfant différent. En effet, il est noir, dans une tribu primitive composée uniquement d'hommes blancs. C'est là la première difficulté rencontrée par le protagoniste, mis à l'écart, au rebut de son groupe. Il apprend jour après jour à se débrouiller seul, et cela va lui être bien utile.

Après la destruction du camp, la tribu est amenée à déménager. L'enfant noir décide alors de se mettre en quête de Niourk, la ville des Dieux. Il va rencontrer bien des périls sur sa route, animaux sauvages et monstres mutants, et va aussi trouver l'opportunité de s'affirmer, d'une façon ultra-violente, mais qui parait finalement banale. Il va également découvrir un mode de vie oublié...

Cette quête initiatique est l'occasion pour l'auteur de pointer du doigt la déshumanisation de la société, engendrée par une évolution scientifique et technique extrême. Elle prône au contraire le retour aux choses simples, dans lesquelles se trouvent les vrais bonheurs quotidiens, telles que la présence des proches, le sentiment d'appartenir à une entité. D'avoir une identité, associée à des sentiments et une histoire qui font de nous de que nous sommes !

Niourk est un roman jeunesse, mais pas infantilisant. Le vocabulaire choisi est même étonnamment avancé pour l'âge cible. Lu en quelques heures, c'est une jolie leçon qui remet des choses à leur place, et nous met en garde sur l'évolution de notre société. Visionnaire, pour un roman écrit dans les années 50 !

Pour faire court, même si j'ai parfois eu du mal à m'identifier à ce "petit homme noir", du fait de certains de ses actes probablement, j'ai passé un agréable moment à marcher dans ses traces, et à redécouvrir notre monde un tant soit peu modifié. Une parenthèse plaisante, pour laquelle je me dois de remercier Titepousse !