vendredi 14 juin 2013

A comme Association - Pierre Bottero et Erik L'Homme

Voilà une chronique qui me démangeait depuis quelques temps déjà, mais j'attendais d'avoir lu le dernier tome de la série, c'est chose faite ! Au programme du jour, donc, A comme Association de Pierre Bottero et Erik L'Homme.



Edition : Gallimard Jeunesse
Genre : fantastique, jeunesse


Liste des tomes :
  1. La Pâle lumière des ténèbres (E. L'Homme)
  2. Les Limites obscures de la magie (P. Bottero)
  3. L'Étoffe fragile du monde (E. L'Homme)
  4. Le Subtil parfum du soufre (P. Bottero)
  5. Là où les mots n'existent pas (E. L'Homme)
  6. Ce qui dort dans la nuit (E. L'Homme)
  7. Car nos cœurs sont hantés (E. L'Homme)
  8. Le regard brûlant des étoiles (E. L'Homme)
Synopsis : 

Jasper vit à Paris, va au lycée et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval. Depuis peu, il fréquente aussi le 13, rue du Horla, l'adresse ultra secrète de l'Association. L'organisation a repéré chez lui des aptitudes certaines pour la magie et lui a proposé de devenir agent stagiaire. Armé d'une bombe lacrymogène au jus d'ail, Jasper est envoyé chez les vampires pour enquêter sur un trafic de drogue. Attention au retour du jet d'ail !
Elle s’appelle Ombe, est lycéenne à Paris et adore la moto. Elle a aussi l’incroyable pouvoir d’être incassable ou presque. C’est pourquoi l’Association l’a recrutée comme agent stagiaire. Une stagiaire de choc, qui fait des débuts remarqués en explosant une bande de gobelins devant tous ses camarades de classe. Le problème ? La discrétion est une obligation absolue au sein de l’Association, comme le lui rappelle Walter, son directeur. Et à force de foncer tête baissée, Ombe l’incassable risque fort de comprendre ce que « ou presque » veut dire.

Mon avis :
Voici deux auteurs que je connaissais et appréciais séparément.  Ado, j'ai découvert Erik L'homme avec le Livre des Etoiles. Ensuite je suis tombée sous le charme de la plume de Pierre Bottero, avec la Quête d'Ewilan tout d'abord, puis tout le reste de ses écrits a vite été dévoré !
Dans l'univers créé par ces deux auteurs gravitent plusieurs types de personnages : les Normaux (vous et moi donc), les anormaux c'est à dire toute bestiole bizarre d'apparence plus ou moins humaine et les Paranormaux, crétin moyen doté, on ne sait par quel miracle, de capacités magiques/physiques hors du commun. Nos deux héros, Paranormaux de leur état, vont mettre les pieds dans un conflit qui les dépasse.
Cette idée d'écriture à quatre mains (ou deux ?) m'intriguait franchement, j'étais peut être même un peu dubitative. C'est assez déstabilisant de laisser le héros en plan à la fin du tome 1 pour s'intéresser à une parfaite inconnue... Et puis voilà, on y prend goût à cette alternance ! Chacun des protagonistes a ses qualités et ses défauts. L'une a une certaine tendance à foncer dans le tas et à réfléchir ensuite, l'autre est plus lâche pondéré mais doté d'un humour particulièrement foireux. Chose appréciable, ils vont évoluer au fil du temps et gagner en profondeur, certes un peu aidés par la foultitude d'emmerdements qui leur tombe sur le coin du nez ! Les personnages secondaires prennent aussi de l'importance au fur et à mesure que l'histoire avance et on découvre avec bonheur certains de le petits secrets.
Un livre, un héros. Un auteur, un style. C'est du moins l'idée de départ. Idée qui a été bouleversée en 2009 par le décès de Pierre Bottero dans un accident de moto. Erik L'Homme nous fournit donc les tomes suivants, plus tristes, plus sombres, marqués par ce triste évènement mais toujours aussi addictifs !

En bref, une série que j'ai dévorée presque d'une traite (comptez une soirée/nuit par tome...) ! Conseillée à tous les fans de ce duo de choc. Et à ceux qui ne connaissent pas encore ces auteurs, foncez !
L'avis de Sol' sur le tome 1 est par ici pour ceux qui auraient besoin d'un autre avis avant de se décider ;)


vendredi 7 juin 2013

Caresser le velours - Sarah Waters

Edition : 10/18
Année de parution : 1998(vo) / 2003(fr)
Nombre de pages : 590 pages
Genre : historique, érotique

Synopsis : 
Débauche de mélodies, de parfums et de costumes, Caresser le velours ressuscite, dans la meilleure tradition picaresque, les dernières années de l'Angleterre victorienne. À la fois érotique et historique, le récit met en scène les aventures de Nancy, une jeune vendeuse d'huîtres dans un petit port du Kent. Son sort bascule lorsqu'elle tombe amoureuse d'un chanteur de music-hall aux allures de dandy qui se revèle être... une femme. Quand l'élue décroche un rôle à Londres, Nancy la suit comme habilleuse. Bientôt la petite écaillère enfile, elle aussi, un pantalon, et le duo de faux hommes devient célèbre sur les scènes du West End...

Mon avis :
Caresser le velours est un cadeau de deux copinautes qui se reconnaîtront je pense. Merci à elles pour cette belle découverte ! J'ai vu ensuite que ce roman a été adapté par la BBC en une mini-série de 3 épisodes : "Tipping the Velvet", il va falloir que j'aille jeter un coup d'oeil !
Si vous avez lu le synopsis, vous avez compris qu'il s'agit d'une histoire de filles ou plutôt de "femmes à femmes" comme le dit si joliment l'auteur. Ce roman a le mérite de rentrer directement dans le vif du sujet, en effet le titre n'est rien de moins qu'une expression d’argot victorien pour désigner un cunnilingus ! (Récupérer tous les pervers du net sur le blog... check ! Ah, les joies du référencement...)
Il retrace tour à tour les différentes facettes de l'amour. Entre sensualité et rudesse, bonheur et descente aux enfers, nous suivons avec plaisir les tribulations de cette jeune anglaise à la découverte du milieu lesbien londonien.
Le style est parfaitement adapté à la narration. Il se fait tout d'abord caressant avec les premiers émois de la jeune femme, puis devient plus dur lors de ses premières déconvenues.
L'auteur nous plonge dans un univers victorien particulièrement crédible grâce à sa richesse et sa finesse de détail. Elle réussit à aborder avec délicatesse des thèmes comme celui de la prostitution et des pratiques sexuelles confidentielles, sans jamais tomber dans le voyeurisme. Elle transcrit enfin avec pudeur (et impudeur !), les difficultés de cette recherche de soi dans l’Angleterre puritaine du XIXe siècle où l'homosexualité fait scandale. La dernière partie du roman, se veut plus sérieuse. L'héroïne mûrit, les sujets évoqués se font plus politiques avec une ouverture sur les débuts des syndicats, une réflexion sur la place des femmes et l'évocation des débuts des Suffragettes.
En bref, c'est un roman qui selon moi gagnerait à être connu pour la démystification de l'homosexualité qu'il apporte en ces temps troublés.
Et je compte bien continuer à explorer les œuvres de cet auteur !